
Ven. 9 juin à 20h30
Les silencieuses
par La Compagnie Fatale Aubaine
Au commencement, il y a cette envie de chercher ce que les femmes de la Renaissance ont pu dire au sujet de leur corps et de leur plaisir.
Les hommes ont laissé toute une littérature sur le sujet, alors… pourquoi pas les femmes ?
Durant deux ans, Nicolas Raccah et Frédérique Aït-Touati ont cheminé en quête de ces textes, et découvert dans les bibliothèques, en lieu et place de ces voix, l’hydre aux mille visages de la misogynie en Occident.
Parole interdite aux femmes, pudeur exigée, humilité, discrétion : tout un éventail d’obligations et de contraintes sur lesquelles notre monde s’est construit afin de réserver aux hommes les honneurs, la valeur et les prérogatives.
Fruit de leur collaboration, le spectacle se tisse autour du parcours d’un homme d’abord sûr de son élan, et qui lentement se décompose, à mesure qu’il touche du doigt cette Histoire qu’on ne lui a jamais apprise.
Râbachés de siècle en siècle, ces textes ont imprégné l’inconscient collectif des hommes et des femmes du XXIème siècle.
Pour nous en déprendre, pour ne pas reconduire ce tacite héritage sur les générations à venir, il est indispensable de commencer par regarder en face ces mémoires oubliées qui agissent à notre insu.
Puis suivra la refondation : réancrer le Masculin ailleurs que sur la peur et la haine du Féminin.
Cette remontée vers la lumière ne pourra se faire qu’ensemble, grâce au soutien des femmes puissantes qui ont refusé de se taire.
La Compagnie Fatale Aubaine :
La Compagnie Fatale Aubaine a vu le jour en 2009 de la rencontre entre Anne Arbouch, Annie Turrel et Nicolas Raccah. Adeline Lionetto a rejoint l’équipe en 2014.
Nous défendons un théâtre de proximité qui suscite échanges et débats entre spectateurs et artistes. Nous sommes donc amenés à jouer aussi bien à domicile que sur de véritables scènes.
Nous avons fait le choix d’un théâtre simple : plateau nu, pas ou peu de technique. L’essentiel reste les textes, pour la plupart non théâtraux, dont les comédiens sont les passeurs. Un théâtre intelligent plutôt qu’intellectuel, attentif à la fois à la beauté de la langue, aux émotions qu’elle génère et au sens qu’elle véhicule.
Les thèmes que nous abordons – la poésie érotique, le corps, le plaisir, la pudeur, la censure, la misogynie, l’égalité des droits entre les hommes et les femmes… – sont d’une grande actualité. Si grande que les oreilles pourraient se fermer face à des thématiques trop brûlantes.